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MOSCOU NE CROIT PAS AUX LARMES - МОСКВА СЛЕЗАМ НЕ ВЕРИТ

MOSCOU NE CROIT PAS AUX LARMES - МОСКВА СЛЕЗАМ НЕ ВЕРИТ
Cinéma

 

MOSCOU NE CROIT PAS AUX LARMES - МОСКВА СЛЕЗАМ НЕ ВЕРИТ 

 

URSS . 1979 . Couleur . 2h30

Production : Mosfilm

Réalisation : Vladimir Menchov

Scénario : Valentin Tchernykh

Image : Igor Slabnevitch

Musique : Sergueï Nikitine

Avec Vera Alentova, Irina Mouraveva, Raïssa Riazanova, Boris Smotchkov, Youri Vassilev, Alexandre Fatiouchine, Lia Akhedjakova, Oleg Tabakov, Alexeï Batalov, Vladimir Bassov…

 

Trois provinciales ont débarqué à Moscou, bien décidées à se faire une place au soleil. En attendant, elles partagent la même chambre dans un foyer ouvrier : Katia la sérieuse ; Liouda la délurée et la discrète Tonia déjà fiancée. Courant sur deux décennies, de 1958 aux années 80, le film montre trois chemins possibles vers la réussite et le bonheur. Cendrillons au pays des Soviets ? Non, car il faut travailler dur pour mériter sa chance et surmonter des épreuves. Le proverbe du titre le dit bien qui signifie « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Moscou n’est pas faite pour les mauviettes.

Construite en deux volets symétriques reprenant personnages, lieux et mêmes musiques, la narration prend son temps pour camper les trois amies et fourmille de détails savoureux comme la concierge dépassée du foyer et les ruses de l’ambitieuse Liouda pour décrocher le beau parti. L’atmosphère électrique des années 50 est restituée avec bonheur : Andreï Voznessenski déclamant ses vers au pied de la statue de Maïakovski ; le Festival du film français ; le fossé entre le petit peuple méritant et la nomenklatura, entre le foyer surpeuplé et les immeubles pour privilégiés… Une constante demeure, aujourd’hui comme hier, il est difficile de trouver un homme solide. L’ajusteur intellectuel Gocha, joué par Alexeï Batalov, est l’exception. Par un effet miroir, il redevient l’idéal qu’il fut dans Quand passent les cigognes. D’où la question des lectrices esseulées de 50 ans et plus adressée aux magazines : « Dites-moi dans quel train Gocha circule ?! » C’est aussi un des plus beaux films sur l’amitié féminine.

Quantité d’acteurs et de réalisateurs refusèrent ce projet jugé trop banal. Ce fut la chance de Vladimir Menchov et de sa femme Vera Alentova.

Succès phénoménal : 84,4 millions de spectateurs rien qu’en 1980. Et ce n’était qu’un début. Paris-Match consacra une double page au couple en mai 1982 !

Oscar du meilleur film étranger en 1981. Alors que le gouvernement américain avait exigé et obtenu, en 1980, le boycott des Jeux Olympiques de Moscou à cause de la guerre en Afghanistan, Hollywood récompensa ce film soviétique. Belle indépendance d’esprit. Les artistes sont parfois plus intelligents que les politiques.