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QUAND PASSENT LES CIGOGNES - ЛЕТЯТ ЖУРАВЛИ

QUAND PASSENT LES CIGOGNES - ЛЕТЯТ ЖУРАВЛИ
Cinéma

 

QUAND PASSENT LES CIGOGNES - ЛЕТЯТ ЖУРАВЛИ

 

URSS . 1957 . N&B . 1h37

Production : Mosfilm

Réalisation : Mikhaïl Kalatozov

Scénario : Victor Rozov (d’après sa pièce « Éternellement vivants »)

Image : Sergueï Ouroussevski

Musique : Moïsseï Weinberg

Avec Tatiana Samoïlova, Alexeï Batalov, Vassili Merkourev, Alexandre Chvorine, Valentin Zoubkov, Svetlana Kharitonova…

 

Moscou en juin 1941. L’été s’annonce superbe. Un coup de tonnerre détruit le petit monde serein des deux amoureux, Boris et Veronika. La guerre ! Boris s’engage tandis que son cousin Marc se démène pour se planquer. Bientôt les parents de la jeune fille périssent dans un bombardement et Veronika est recueillie par la famille de Boris. Marc profite du désarroi de Veronika car on est sans nouvelles de Boris. Son destin bascule.

Ce film atypique dans la production soviétique de l’époque fit sensation à Cannes. Tout surprit : un metteur en scène inconnu – en fait un vétéran avec 12 films dont l’incroyable Sel de Svanétie (1930), une histoire simple dénuée de propagande, des héros romantiques non stéréotypés, une mise en scène fluide et virtuose loin des grandes machines staliniennes, des acteurs bouleversants. Et cette capacité à évoquer les horreurs de la guerre sans la montrer. Bien des cinéastes lui doivent leur vocation : Gleb Panfilov, Claude Lelouch… Et Andreï Kontchalovski : « Un jour, j’ai vu ce film, ça m’a bouleversé et a complètement changé mon itinéraire de vie… » En effet, il décide d’abandonner le Conservatoire pour commencer des études de cinéma. Le film continue d’émouvoir Jean-Jacques Annaud. Dans son film Se souvenir des belles choses (2001), Zabou Breitman lui rend un hommage vibrant. Plus tard, le Géorgien Kalatozov sut encore éblouir avec Soy Cuba (1964), salué par Scorsese et Coppola.

Tatiana Samoïlova, la si touchante Veronika, aurait pu faire une grande carrière en occident mais le politburo dit niet. Néanmoins, elle tourna dans la coproduction Marcher ou mourir (1964) de Guiseppe De Santis, un farouche tenant du néo-réalisme, narrant le calvaire des unités italiennes sur le front de l’est.

Palme d’or au Festival de Cannes en 1958.