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RIABA MA POULE - КУРОЧКА РЯБА

RIABA MA POULE - КУРОЧКА РЯБА
Cinéma

 

RIABA MA POULE - КУРОЧКА РЯБА 

 

Russie-France . 1994 . Couleur et N&B . 1h57

Production : Centre Andreï Kontchalovski, Parimedia

Réalisation : Andreï Kontchalovski

Scénario : Victor Merejko, Andreï Kontchalovski

Image : Evgueni Gouslinski

Musique : Boris Bazourov

Avec Inna Tchourikova, Victor Mikhaïlov, Alexandre Sourine, Guennadi Nazarov, Guennadi Egorytchev, Mikhaïl Kononov, Lioubov Sokolova, Alexandre Tchislov…

 

Sans oublier les villageois de Bezvodnoié, « ceux qui étaient déjà dans Le Bonheur d’Assia, ceux qui sont restés, ceux qui ont vieilli, ceux qui n’étaient que des enfants à l’époque ou n’étaient pas encore nés mais ont voulu participer à ce tournage parce que leurs parents et grands-parents se souvenaient… ». C’est en ces termes que Kontchalovski les remercie.

Il s’agit donc de la suite du film tourné en 1967 où le réalisateur avait enrôlé les kolkhoziens locaux pour une expérience inédite : les faire improviser sur leur propre vécu à partir d’un canevas lâche. Il en était résulté un portrait sans fard des campagnes soviétiques, interdit par le pouvoir pendant 20 ans. En revenant dans cette communauté, Kontchalovski donne une image avant et après de l’URSS. Pour ses retrouvailles avec la Russie après sa décennie américaine, il reçut une volée de bois vert. On lui reprocha de calomnier les ruraux et l’actrice Ia Savvina refusa même de reprendre son personnage d’Assia. Quel est donc le péché d’Andreï ? Le refus d’idéaliser les gens en montrant que, comme dans les contes populaires, Ivan veut la fortune sans effort grâce aux oeufs d’or de la poule. Et surtout, c’est le constat lucide que l’envie mène le monde. Les anciens kolkhoziens, égaux autrefois dans la misère, ne supportent pas la réussite nouvelle de l’un d’entre eux. Sur le peuple, Kontchalovski partage plutôt le point de vue désenchanté d’un Tchekhov petit-fils de serf (la nouvelle « Les Moujiks » en 1896) que d’un comte Tolstoï exaltant la sainte pauvreté du paysan russe, paré de toutes les vertus (Platon Karataev dans « Guerre et Paix »).

En compétition officielle au Festival de Cannes 1994.